Du 5 au 7 août dernier a eu lieu chez les copaines de la Ferme de la Sauréa, à Tourrette Levens, près de Nice, le Festi’Potes, un festival électro organisé par l’association l’Entre Potes (dont l’équipe du Diane’s et de l’Antre font partie). Trois jours et deux nuits, consacrés à une musique électronique exigeante, pointue et jubilatoire.

Pour Diane, responsable de la sécurité, des bénévoles et du bar, une des instigatrices de l’événement et férue d’électro, c’est une grande première. La ferme de la Sauréa est devenue, le temps d’un week-end, un véritable village, plein de lumière, de son, de moutons qui viennent paître et de festivalier.e.s qui ont la banane. Deux scènes, une cinquantaine de DJ’s, toustes bénévoles, ayant pour volonté de rassembler la scène électro azuréenne, un Chill Out, un bar, deux camping (un bruyant, un tout calme), 300 personnes et une petite armée d’organisateur.e.s et d’animateur.e.s sur le site.

Alors Diane, épaulée par son apprentie en communication Juliette Carpe, fédère : les AFF (Acid for Family) au son (et quel son !), Clémence et Yorma pour les lumières (toujours aussi belles), Nicolas Tramier et Nicolas Brunet pour le (superbe) Mapping, Cassandra pour la (succulente) cuisine, Chris pour les artistes, Andy pour le bar, Nicolas Alonso pour la communication et la création artistique… « Dans cette expérience, tout le monde était passionné. Même les propriétaires des lieux, Lucie et Médo, se sont impliqué.e.s et étaient bénévoles ! ».

A tout cela s’ajoute un volet prévention et sécurité. En plus d’une collaboration étroite entre la gendarmerie et les pompiers, l’association a engagé la Protection Civile ainsi qu’une équipe sérieuse et efficace de 6 agents de sécurité, présents sur le site durant tout le festival. C’est d’ailleurs une grosse part du budget du Festi’Potes. On retrouve aussi l’association Support, don’t punish qui accueille et informe sur les drogues, permet de tester sur place ses produits, fournit des kits afin de limiter toute prise de risque. Et ça marche. Sur les trois jours, on a une chute sans gravité et un malaise. Que des sourires et de la danse !

Et je repense à Diane, que je croisai parfois, arpentant le site et qui me prenait dans ses bras, à Elise, qui préparait en cuisine des supers frites coupées main avec deux ou trois trempages, afin qu’elles soient parfaites, à Sandra qui s’occupait du coin enfant avec, entre autre, une chasse au trésor le samedi… « J’ai toujours aimé le son, me glisse Diane avec un grand sourire, et j’ai toujours été en manque à Nice. Que faire ? Monter un club électro ? Les nuisances sonores vont faire que la mairie va forcément s’en mêler. Le mouvement techno fait peur, la musique que j’ai choisie fait peur, parce qu’il peut y avoir de la drogue, alors nos opposants font un rapport de cause à effet. Et bien là, avec le Festi’Potes, on fait une démonstration, on aligne des preuves : il n’y a eu aucune embrouille. Et c’est parce qu’il existe un véritable esprit collaboratif dans l’électro. »

Quel avenir pour le Festi’Potes ? L’an prochain, l’association voudrait monter un festival de 3000 personnes dans le Var, avec une plus grande implication d’artistes et de créatifs locaux pour créer un lieu éphémère le plus beau possible. Mais Diane sait qu’il est possible de rester à une échelle humaine, en multipliant les petits espaces. « Il faut être un peu folle pour organiser un truc pareil, avec tous ces gens qui peuvent se faire mal. C’est une lourde responsabilité. Je suis la présidente de l’association L’Entre Potes (composée de trois filles au bureau). J’ai deux sociétés (Le Diane’s et l’Antre) où je prends seule les décisions et là, paf !, je me retrouve dans une asso et ce n’est plus possible ! Et ça c’est un exercice. C’est très intéressant de devoir demander, de trouver un consensus à plusieurs.»

Il faut voir comme, à cet instant, Diane est heureuse. Elle est fière d’elle, du groupe, des festivalier.e.s. Elle a crée une synergie. Pour elle, « l’essentiel et la beauté d’un événement pareil, c’est de réaliser qu’on est toustes indispensables. » « C’est pas toujours évident de gérer l’humain. J’ai un énorme caractère ! Dans un projet pareil, je ne peux pas me mettre à pleurer, puis à crier, puis à rigoler et après être juste épuisée. J’ai un travail à faire sur moi pour arriver à me réguler. Je n’ai que 33 ans, je suis un bébé, j’ai encore à apprendre ! J’en ai conscience. »

par Estebàn

Article tiré du Mouais de septembre, abonnez-vous ! https://www.helloasso.com/associations/association-pour-la-reconnaissance-des-medias-alternatifs-arma/paiements/abonnement-mouais