Le nouveau Mouais (mars-avril 2025) est paru, avec un dossier consacré aux questions inter-générationnelle. Retrouvez l’édito de Lou Is On, adolescente d’aujourd’hui portant un regard vif et lucide sur notre époque : « Alors oui, dans ce monde où désormais tout va trop vite, peut-être avons-nous plus de mal à nous mélanger, nous, les différentes générations ».
C’est fou de se dire que ceux que l’on caractérisent aujourd’hui de « jeunes » et de « vieux », ne le resteront pas et ne l’ont pas toujours été.
Il y a vingt ans, les Millenials devaient penser que le monde leur appartenait, ils représentaient la jeunesse et tout ce qu’elle implique. Certains disaient même qu’ils ne dépasseraient surement pas les trente ans, et il était alors préférable, selon eux, de prendre la vie par les deux bouts. Aujourd’hui, les engrenages continuent de tourner, et le cercle se referme peu à peu. C’est ainsi que le monde fonctionne, chaque génération attend son moment, celui où profiter de la vie est écrit en majuscules.
Et puis une fois cette période achevée, on s’ efface peu à peu, on se construit une vie pour combler le silence. Ce bruit blanc qui arrivera un jour, celui que toute génération confondue redoute, sans exception. Car malgré les différences, les fractures qui nous séparent, nous sommes concernés par grand nombre de choses. En effet, avant d’être un enfant , un quarantenaire ou un retraité, nous sommes des humains. Un point commun non négligeable. Alors oui, dans ce monde où désormais tout va trop vite, où les identités se confondent au milieux des likes, des cliques, des hashtags, ce monde où trouver une place devient de plus en plus éprouvant, où les âmes vides d’inconnues ressassent sans cesse comment les autres doivent mener leur vie, où ton existence même doit constamment dépendre de l’approbation des autres…effectivement, peut-être avons-nous plus de mal à nous mélanger, nous, les différentes générations.
Il y a ceux qui plongent tête la première dans ce tourbillon étourdissant, ceux qui se battent pour sauver un possible futur désastreux, et quelques-uns, au milieu, qui essaient de survivre entre les « c’était mieux avant » et les « qu’est ce qu’il va se passer plus tard ?». Au plus on avance, au plus on construit, mais il ne faut pas oublier que ce qui a déjà été construit peut toujours s’effriter sous l’érosion et les intempéries. Au bout d’un moment, l’effet domino nous rattrape, et le retour en arrière n’est plus possible.
Alors à défaut de construire plus vite pour semer la tempête, mieux vaut s’arrêter pour réfléchir. Réfléchir aux conséquences de nos actes, mais aussi à ce qui nous rassemble. Les différences, les fossés, les ravins, nous avons les moyens de bâtir les ponts pour les franchir. Même au milieu des guerres sans fin que mène l’humanité depuis la nuit des temps, et de la crainte que l’histoire ne se répète.
Et tandis que le monde bourdonne, papillonne, vrombit tout autour, s’active sans se soucier de notre présence, nous seul avons le pouvoir de fermer les yeux pour se retrouver face à nous-même.
Et de réfléchir à cette peur que nous avons…du bruit blanc.
Par Lou is On
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