A Menton, ce vendredi 21 janvier, une centaine de personnes se sont rassemblées, à l’appel des étudiant.e.s de Science-Po Orient Méditerranée, contre la présence d’Eric Zemmour venu, toujours protégé par un important dispositif policier tellement les gens l’aiment, proférer ses insultes habituelles à l’encontre de tout ce qui n’est pas comme lui. Mais il faut croire que la jeunesse, elle, emmerde le clown nationaliste.
Le petit bonhomme était là pour clamer son amour des policiers de la PAF de Menton où, selon le Tribunal Administratif de Nice lui-même, « quotidiennement, de nombreuses personnes sont retenues dans ces locaux munis de système de fermeture et de surveillance vidéo, dans des conditions précaires » et dans le non-respect absolu du droit français ; des locaux où les associations ne peuvent entrer pour y mener leur travail d’assistance, et d’où la députée LFI Manon Aubry avait été refoulée, malgré le droit qu’ont les parlementaires d’accéder aux lieux de privation de liberté. Mais pour Zemmour, aucun souci, les portes lui furent grandes ouvertes, ainsi qu’à sa nouvelle recrue, Damien Rieu, ancien porte-parole de génération identitaire, mouvement récemment dissout pour « provocation à la haine » et « incitation à la violence en désignant les étrangers à la vindicte »
Sur place, heureusement, une foule bigarrée, composée majoritairement de jeunes étudiantes et étudiant du campus de Science-Po de Menton, montre que sur la Côte d’Azur comme ailleurs, le Gargamel haineux n’est pas le bienvenu. Parce que, comme l’expliquent les organisatrices et organisateurs aux médias présent, le monde réel, passé, présent et futur, c’est celui du métissage, de l’entraide, du partage, de l’inclusion de tous et toutes, bref l’exact inverse des fantasmes des vieux messieurs nostalgiques qui constituent le gros des fanzouzes du petit essayiste.
Est présent, également, le copain Cédric, le Herrou de la Roya, de passage avec son beau vélo pour soutenir la jeunesse. Tentative sera faite, en vain, de faire entrer une délégation d’étudiant.e.s afin qu’ils puissent participer à la conférence de presse.
Cette demande fera l’objet, après de longues tractations, d’une fin de non-recevoir. « Zemmour, écrira un peu plus tard Cédric sur son Twitter, a refusé de recevoir une délégation de jeunes étudiantes à Menton. M’étant porté porte-parole des jeunes auprès de la préfecture la réponse de Zemmour a été « c’est à Herrou que je veux parler ». Par intégrité, j’ai refusé car la manif était celle des jeunes étudiants ».
Car si la jeunesse emmerde Zemmour, il faut bien croire que l’inverse est vrai aussi. En même temps, bon, quand on s’est arrêté de penser en 1940…
Le cortège festif, rieur, joyeux, frondeur et tous ces jolis mots qui guident les opposant.e.s au monde rassis de Gargamel et ses comparses, se disperse en fin de journée et musique et dans la bonne humeur.
Reste de ce sympathique moment, dans le camp d’en face, l’image d’un Zemmour candidat hors-sol, soutenu par des mouvements néo-fascistes armés et dangereux mais heureusement groupusculaires et une poignée de politiciens de seconde zone totalement démonétisés, et dont chacun des déplacements ruine le contribuable à force de devoir être militarisé, plus personne ne pouvant le voir en peinture.
Le petit Éric semble s’être bien amusé, mais il serait peut-être temps de lui sonner la fin de la récré. Comme le scandaient les étudiant.e.s : « Faites l’amour, pas Zemmour ! »
Par Malsayeur (vidéos et photos) et Macko (texte)
Vidéo #1 : Arrivée sur place et entretien avec un zemmouriste égaré là
Vidéo #2 : un cortège joyeux et festif.