Notre superbe revue dubitative met souvent, ici et sur son blog Mediapart, des articles, enquêtes, reportages, etc. en accès 100 % libre. Mais cette absence de prix, comme toujours, a un prix. Et de ce prix dépend notre survie. Car comme tout journal, nous avons envie d’être lus, mais surtout un besoin vital d’abonnements payants. C’est à cette seule condition que vous pourrez continuer à nous lire.

Alors, certes, cette tendance que nous avons de filer nos articles à l’œil fait jaser chez certains de nos camarades de la presse libre, tel Seb Boistel, de feu le Ravi, qui écrivait dans nos pages mêmes l’été dernier : « Pas de quoi ranger le Ravi dans la même catégorie que Mouais, journal en mode « D.I.Y » réalisé par une bande de bénévoles plus ou moins échevelés. On n’en a pas moins quelques points communs. Ok, quand on voit qu’une bonne partie du contenu du journal vendu 4 euros peut se trouver gratuitement sur le web, on pouffe… »

Bien sûr, ce point de vue se comprend. Pourquoi mettre en accès libre des reportages, billets, enquêtes ayant parfois demandé des dizaines d’heures de travail ? La question se pose effectivement, et les réponses sont multiples. Mais en ce qui nous concerne, c’est relativement simple : c’est car en tant que journal, nous avons avant tout envie d’être lu·e·s. Que nos écrits soient partagés, discutés, commentés, et voyagent entre le plus d’yeux et de cerveaux possible. Ce que permet de nos jours internet, qui a tout de même pas mal d’avantages face au papier.

Mais le papier, justement, nous, à Mouais, c’est ce qui nous tient vraiment. Nous adorons le bon vieux journal que l’on tient entre ses mains. Pas par un quelconque passéisme douteux évidemment, mais car le papier a ceci de merveilleux par rapport au numérique : il durera.

L’espérance de vie des supports numériques est courte : de 5 à 10 ans en moyenne (1). Alors même que nous lisons encore Gilgamesh, épopée datant de plusieurs milliers d’années. Dans le monde futur, espérons plus radieux, où grandiront nos gosses, cet article aura disparu depuis longtemps. Pas les exemplaires papier de Mouais, trace historique et pérenne de l’existence d’une presse libre faisant l’honneur de tout ce qui constitue le cœur du travail journalistique : fouiller, gratter, griffer, critiquer tous les pouvoirs, donner voix aux sans-voix.

Alors, voilà. Mouais c’est 47, bientôt 48 numéros mensuels d’enquêtes, de reportages, d’analyses, de dessins, d’entretiens, de portraits, mais aussi de jeux, de poésies à la tonalité amicalement satiriques, un poil caustique mais toujours dubitative.

Notre journal, en 4 ans, a fait ses preuves comme un élément moteur du fragile écosystème des médias indés. Seb Boistel encore, parlant des liens amicaux qui unissaient notre journal et le Ravi : « C’est ce qui nous a rapproché de Mouais en les voyant organiser les Assises intergalactiques de la presse libre, prenant là le relais de la CPML, la coordination permanente des médias libres qui, après quelques années, tendait à se transformer en quadruple oxymore. Et d’applaudir à la perspective de voir se créer un syndicat de la presse pas pareille ! » Nous sommes convaincu·e·s de notre utilité dans l’espace médiatique de ce pays.

Mais pour pouvoir continuer à ce que vous puissiez nous lire, nous avons besoin de vous. De vos abonnement payants, à pas trop cher autant qu’on le peut, mais seuls en mesure de concilier la joie que nous avons à être lu·e·s le plus largement possible, et la nécessité que nous avons que notre revue papier, celle qui résistera à l’épreuve du temps, se retrouve dans un maximum de chambres, de tables de nuits, de bibliothèques, de terrasses de café, de vestiaires d’usines, de salles de classe, et de toilettes bien sûr.

La somme est modique, mais pour nous, l’enjeu est important. Et tant que nos finances nous le permettrons, nous continuerons à vous proposes des articles en accès libre. Mais, vraiment, vraiment, pour que nous puissions continuer à vous faire rire, pleurer, réfléchir, tout ça à la fois, à planter des coups de patte dans les chevilles de la classe dominante et payer les croquettes de nos chats :

🙏🙏🙏 https://www.helloasso.com/associations/association-pour-la-reconnaissance-des-medias-alternatifs-arma/boutiques/abonnement-a-mouais 🙏 🙏 🙏

Notre objectif : atteindre les 1000 abonné·e·s d’ici à l’été. Nous vous tiendrons régulièrement, sur notre site (mouais.org), au courant de l’évolution du compteur. Et très rapidement, nous proposerons également des abonnements SEPA, afin de pouvoir, vous ou vos proches, profiter toute votre vie durant de notre travail dubitatif et de nos splendides pages couleur.

On vous en remercie du fond de nos petits cœurs sensibles de chats noirs anars. Et on vous souhaite beaucoup de croquettes et d’amour pour cette année du dragon (le chat c’était en 2023).

La rédaction de Mouais, le mensuel dubitatif.

(1) https://la-rem.eu/2010/03/la-copie-numerique-a-une-esperance-de-vie-limitee/