« J’ai déjà oublié le futur. Quand j’essaye d’y penser, je tombe dans le puits sans fond du vertige, et je me fracasse la gueule sur nos aspirations d’une société autogérée, égalitaire et libertaire. Puis c’est le black-out. Je me réveille avec la puanteur des cadavres d’espoir autour de moi. Ok, soit je reste à terre et le système destructeur aura aspiré toute ma sève, soit je me lève et je danse dans la poussière des ruines. »
Le monde est moche. C’est sûrement de la faute à l’orthographe. Ou aux poisson-lune qui ont oublié d’éclairer le ciel. On construit des radeaux en papier mâché, avalé et recraché et on s’en va bouffer des pissenlits par les pétales. Dans l’absurdité se loge la beauté du rien-à-foutre que l’on fait quand même.
Feu radieux-actif
J’ai déjà oublié le futur. Quand j’essaye d’y penser, je tombe dans le puits sans fond du vertige, et je me fracasse la gueule sur nos aspirations d’une société autogérée, égalitaire et libertaire. Puis c’est le black-out. Je me réveille avec la puanteur des cadavres d’espoir autour de moi. Ok, soit je reste à terre et le système destructeur aura aspiré toute ma sève, soit je me lève et je danse dans la poussière des ruines. Vivre intensément est la plus belle subversion à ce système dévastateur. S’il n’y a pas de futur pour nos rêves, vivons punk ou ne vivons pas.
Détourner les règles
Rien ne peut annuler la pilule rouge. C’est trop tard. J’ai failli m’étouffer en gobant la bleue et j’ai vomi mes tripes. La seule chose qu’on peut faire c’est composer avec ce qui reste. Jouer sur les ruines. S’aimer sur le décor en lambeaux d’un spectacle raté. Les mauvais.es comédien.es qui jouent le monde comme on joue au monopoly, jeu de société à grande échelle, sont les bourreaux-barreaux de la case prison où nous sommes bloqué.es. Puisqu’on ne peut pas sortir du jeu, détournons les règles, vivons dans les interstices le jeu de l’amusement et pas celui du spectacle. A bas leurs injonctions.
Briser la routine aliénante
Une amie m’a dit un jour : « l’aventure est dangereuse, essaye la routine, elle est mortelle ». Les dominations ne sont pas seulement étatiques et institutionnelles, elles sont au quotidien, dans le spectacle de tous les jours. Alors rompre avec cette routine aliénante, la foutre en l’air, briser ses boucles, c’est le meilleur fuck qu’on peut brandir à la gueule du système mortifère. Créer des situations de vie, réinvestir l’espace, le temps, les relations. C’est comme mettre des épices sur un plat dégueulasse : ça passe. On a qu’à lécher la surface et s’embrasser.
(V)ivre !
Je ne suis pas la seule à être seule, je sais. A m’anesthésier pour que la douleur du monde ne me brûle pas trop fort. La société de conSOMMATION maintient les individus dans la survie et les détourne de la vie. Alors vivre et kiffer ça, c’est déjà une belle résistance. Etre ensemble, savourer intensément chaque émotion qui nous effleure, la laisser pousser sur notre peau. En offrir les fleurs. Tisser des rires avec nos copaines, nouer avec le vivant, rencontrer des moments, des musiques, des lumières, des caresses, une saveur. Alors oui on n’est pas assez puissant.es pour renverser la tendance en si peu de temps, et oui on ne survivra pas à leurs crises d’égo explosives, et oui on crèvera, mais on crèvera vivant.es !
Si la norme est morne, dévier devient vie (phrase à répéter 3 fois d’affilée, dans le même genre qu’un chasseur sachant chasser, mais en plus stylé). La poésie est une arme politique.
P.S. : Plutôt que de chercher des sensations fortes, je vis intensément des choses simples.
Par Azar, étudiante en licence et journaliste à Mouais
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