Plus de soixante-dix médias indépendants, dont Mouais, ont signé un appel commun pour dire qu’il existe une alternative à la « mal info » et à des médias de masse qui propagent les peurs et les haines. C’est la presse indépendante qui, dans sa diversité, vous propose ce que le rouleau compresseur du système médiatique dominant écrase ou minore, ignore ou discrédite.

Nous sommes des médias indépendants, lus, écoutés, regardés chaque jour par des millions de citoyennes et citoyens. Au-delà de nos différences éditoriales, nous nous retrouvons sur l’essentiel : la passion d’un journalisme libre, honnête, au service de nos publics et à l’écoute de la société.

Une information libre et pluraliste est la condition de la démocratie. Elle est aujourd’hui menacée par un système médiatique dominant qui vient de nous infliger deux mois de « zemmourisation » du débat public et un agenda informatif médiocre, pour ne pas dire plus.

Elle est menacée avec la mise à genoux du journalisme par Vincent Bolloré. L’homme d’affaires a décidé de mettre son immense groupe de presse au service d’un polémiste xénophobe et misogyne, condamné à deux reprises pour provocation à la haine raciale.

Elle est menacée par une concentration sans précédent des grands médias aux mains d’une petite dizaine de grandes fortunes qui recherchent ainsi protection et influence et, trop souvent, imposent leur agenda idéologique.

Cette information libre et pluraliste est aussi mise en danger par un système d’aides publiques aux médias dénoncé depuis des années comme inefficace et inégalitaire. Pourquoi ? Parce que dix grands groupes en sont les principaux bénéficiaires et cette distorsion de concurrence menace directement le pluralisme.

A la Libération, Hubert-Beuve Méry, fondateur du journal Le Monde, dénonçait la « presse d’industrie », cette presse de l’entre-deux-guerres tenue par des industriels et qui allait sombrer dans la collaboration. « Il y a une chance d’éviter pour l’avenir les pourritures que j’ai vues dans le passé », disait-il alors. « Une société qui supporte d’être distraite par une presse déshonorée court à l’esclavage », écrivait Albert Camus.

Il y a une chance d’éviter l’actuel affaissement du débat public. D’éviter l’engloutissement du journalisme sous les polémiques nauséabondes, les post-vérités, les intérêts politiciens et/ou mercantiles.

Cette chance est la presse indépendante.

Dans leur diversité, ces médias indépendants vous proposent ce que le rouleau compresseur des médias dominants écrase ou minore, ignore ou discrédite. Les questions sociales, de l’égalité femmes-hommes, des mobilisations antiracistes, du travail, les nouvelles luttes et dynamiques qui traversent la société, les enjeux environnementaux, l’urgence climatique, les nouveaux modes de vie.

Dans les régions, ce sont des titres indépendants qui viennent bousculer par leurs enquêtes une presse régionale souvent en situation de monopole et dépendante des pouvoirs locaux. A l’échelle internationale, ils décryptent l’actualité de l’Europe, enquêtent sur ses institutions, éclairent les nouveaux enjeux du monde

Avec de faibles moyens financiers, cette presse indépendante enquête, raconte, innove, débat. Il est urgent de la soutenir face aux offensives des puissances d’argent. Il faut la soutenir face à l’inaction et au silence inquiétants des pouvoirs publics en réaffirmant que l’information n’est pas une marchandise comme les autres.

Il est urgent, à travers elle, de défendre les droits moraux des journalistes, leurs conditions de travail. Il est urgent de construire un environnement économique propice à ces éditeurs indépendants et à la production d’une information de qualité.

Nos titres vivent aujourd’hui pour l’essentiel, et parfois exclusivement, des contributions, dons ou abonnements de nos lectrices et lecteurs. Ils garantissent notre indépendance.

Mais c’est à la société tout entière que nous adressons cet appel en forme d’alerte. Il y a une alternative à la « mal info » et à certains médias de masse qui propagent les peurs, les haines et fracturent la société.

Soutenez la presse indépendante. Regardez-la, écoutez-la, lisez-la.

Signataires :
6 mois, Alternatives économiques, AlterPresse68, AOC, Basta, BondyBlog, Factuel Info, Guiti News, Guyaweb, Headline, L’Âge de Faire, L’Averty, La Déferlante, La Revue Dessinée, Le Courrier des Balkans, Le Drenche, Le Fonds pour une Presse Libre, Le Mouais, La Mule du Pape, Le Petit ZPL, Le Poing, Le Poulpe, Le Ravi, Les Autres Possibles, Les Jours, Les Surligneurs, Marsactu, Mediacités, Mediapart, Natura Sciences, Novastan, Orient XXI, Pays Revue, Politis, Radio Parleur, Reflets Info, Regards, Revue 90°, Revue XXI, Rue89Bordeaux, Rue89Strasbourg, Splann !, StreetPress, Topo, Vert, Voxeurop.

Suite à la publication de l’appel, d’autres médias nous ont rejoint :
Altermidi, Bien Urbains, Blast, Boukan, Citizen Jazz, Court Circuit, CQFD, Dièses, Femmes ici et ailleurs, France Maghreb 2, Frustration magasine, Grand-Format, JonctionsPress, L’Arrière-Cour, La Clé des Ondes, La Disparition, La Lettre de l’audiovisuel, La Meute, La Pieuvre du Midi, La Topette, Le Courrier d’Europe centrale, Le Media TV, Le Peuple breton, Le Zéphyr, Lokko, Mr Mondialisation, Paris Lights Up, Podcastine.fr, Rapports de Force, Revue Far Ouest, Rue 89Lyon, Sept.info, Sun, Trémolo Magazine, unmondemeilleur.info.

[Liste des signataires mise à jour le 02/11/2021 à 11:46]

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Le Fonds pour une Presse Libre  est un organisme à but non lucratif qui permet de financer des projets de médias indépendants. Il a lui aussi besoin de votre soutien financier. Nous menons actuellement une campagne de financement participatif sur la plateforme KissKissBankBank. Un premier succès a été de passer le cap des 100.000 euros collectés. Nous avons fixé un nouvel objectif à 200.000 euros pour être en mesure d’aider plus de médias en 2022. Participez. En soutenant le FPL vous aidez la presse indépendante. Plus de détails à lire ici.